Ces dernières années, l’Olympiakos a misé sur un filon qui réussit plutôt bien : le marché français, avec des joueurs francophones plus ou moins confirmés qui sont arrivés de Ligue 1 ou de Ligue 2, le plus souvent pour des montants assez faibles. Alors, cet été, avec la perspective de retourner en Ligue des Champions et avec un budget potentiellement gonflé par quelques ventes, voici les pistes qui pourraient s’avérer intéressantes.
Pour cet article, j’ai décidé de retenir trois profils différents dans trois catégories distinctes : les « gros coups », c’est à dire des joueurs de valeur confirmée et sous contrat qui coûtent un certain prix, les « fins de contrat », les joueurs dont le contrat arrive à échéance en juin, et les « paris », c’est-à-dire des joueurs souvent jeunes ou peu expérimentés qui pourraient avoir besoin d’être prêtés avant de revenir. Bien évidemment, j’ai tenu compte de l’attractivité déclinante du championnat de Grèce et donc je ne proposerai pas de profils impossibles à attirer en Superleague.
Les profils onéreux
Zinedine Ferhat (28 ans, Nîmes)
Comme son prénom l’indique, l’international algérien est un formidable manieur de ballon. Le genre de joueur qui fait vibrer la foule et qui se rapproche d’un Podence dans la capacité à faire des misères à son vis-à-vis, mais aussi à créer des décalages pour ses partenaires comme le Portugais savait si bien le faire. Surtout, Ferhat, qui évolue majoritairement côté droit, affiche de vraies qualités dans le dernier geste, que ce soit sur les centres ou les passes décisives au sens large. Alors, avec un finisseur comme El Arabi, l’association pourrait être fantastique.
À 28 ans, il n’a jamais réellement eu la chance d’atterrir dans un bon club malgré avoir délivré 17 passes décisives avec le Havre sur une saison de Ligue 2. Nîmes luttant pour sa survie en Ligue 1, il peut être accessible à un prix moins élevé en cas de descente (sachant que son contrat finit en juin 2022), mais il faudra sortir le chéquier (en indemnité ou en salaire) si jamais on veut l’avoir car il risque de susciter de l’intérêt. Ceci dit, c’est peut-être pour lui la dernière chance de jouer l’Europe en ayant un salaire sympathique. Seul point potentiellement bloquant : l’Algérie étant qualifiée à la CAN, il pourrait y participer début janvier et manquer plusieurs matchs.
Hamza Sakhi (23 ans, Auxerre)
La simple lecture de sa feuille de statistiques - 12 passes décisives et 5 buts en 30 journées - illustre les capacités du bonhomme. Mais au-delà de ça, le natif de Rabat (Maroc) est l’un des meilleurs joueurs de la saison en Ligue 2, ou du moins l’un des plus efficaces dans une équipe réputée pour ses idées de jeu. Plutôt petit gabarit (1,76m), il est surtout doté d’une technique largement au-dessus de la moyenne, ce qui le rend très difficile à gérer pour la défense adverse. Habile sur centre et sur coup de pied arrêté, celui qui est capable de couvrir une grosse surface sur le terrain (les ailes mais aussi le cœur du jeu) est souvent placé là où il le faut pour effectuer le geste décisif. International U17 puis U23 avec le Maroc, un départ dans un club plus huppé pourrait lui permettre de viser la sélection A (et qui de mieux que son compatriote Youssef El Arabi pour faire le porte-parole des avantages que peut offrir l’Olympiakos ?) Sous contrat jusqu’en 2023, il sera forcément un peu cher et surtout courtisé après sa très belle saison, mais il serait assurément un bel ajout qualitatif de par son profil un peu différent de ce que l’on peut voir en Superleague.
Qazim Laci (25 ans, Ajaccio)
Peut-on être un pari d’avenir à 25 ans dans le football moderne ? Dur à dire. Mais difficile de passer à côté de Laci, que le club connaît bien puisqu’il a tout simplement été formé à l’Olympiakos, avec lequel il compte une apparition sous Marco Silva (quelques secondes en Coupe face à l'Asteras en 2016). À l’époque, ses différents prêts (Levadiakos, APOEL) n’avaient pas permis de lancer véritablement sa carrière, ce qu’il a finalement fait à l’été 2017 en rejoignant Ajaccio. Depuis, l’international albanais est devenu un joueur majeur de Ligue 2, et sans conteste l’un des meilleurs de son équipe depuis deux saisons. Très régulier, il offre beaucoup de solutions au milieu de terrain : technique, combatif, dominant au duel, capable de marquer de loin ou sur coup de pied arrêté avec sa qualité de frappe. Sous contrat jusqu’en 2023, Ajaccio ne voudra pas le brader. Mais avec les bonnes relations entre les deux clubs, il est toujours possible de s’arranger.
Les fins de contrat
Sofiane Allakouch (22 ans, Nîmes)
International U19 puis U21 avec la France, et pouvant aussi jouer avec le Maroc dans le futur, le latéral droit arrive en fin de contrat avec Nîmes. À cet âge, et à ce poste, il attirera sans doute du monde en France ou dans un meilleur championnat, mais avec 51 matchs de Ligue 2 et 60 en Ligue 1, il sera peut-être tenté par l’étranger et la perspective de jouer une Coupe d’Europe. Latéral droit plutôt fiable, il a un potentiel intéressant avec sa marge de progression. Doté d’une bonne qualité de centre et capable de multiplier les appels sur son couloir droit, il est aussi un défenseur fiable. Pour 0€, c’est un joueur qui pourrait parfaitement doubler le poste dans un premier temps avant de s’y imposer.
Youssouf Sabaly (28 ans, Bordeaux)
Formé au PSG, international dans toutes les catégories de jeunes de la France puis avec les A du Sénégal, il possède un CV très solide à l’échelle du championnat grec et plutôt expérimenté, tout en ayant quelques années devant lui à 28 ans maintenant. Mais les dernières saisons plutôt très moyennes de Bordeaux lui ont fait perdre un peu de temps, et son niveau a semblé stagner en même temps que celui de son équipe alors qu’il était en bonne voie pour franchir un cap et devenir un latéral plutôt prometteur après les prêts qu'il avait effectués lorsqu'il appartenait au PSG. Le temps est sans doute venu pour lui d’aller chercher un bon contrat à l’étranger pour jouer l’Europe, et sa polyvalence (il peut jouer aussi à gauche de temps en temps) peut être un vrai atout pour le club.
Christopher Operi (23 ans, Châteauroux)
Déjà cité dans le viseur de l’Olympiakos et Nottingham l’été dernier, donc déjà dans les petits papiers des dirigeants, Christopher Operi effectue une saison intéressante en Ligue 2 même si son équipe est lanterne rouge et évoluera en N1 la saison prochaine. À 23 ans, il est devenu un latéral gauche accompli en Ligue 2, championnat difficile et plutôt fermé. L’écart est assez grand avec ce qui est attendu d’un joueur à l’Olympiakos, mais à l’image de Ba, Cissé ou Camara, les prérequis en Ligue 2 rendent les joueurs facilement adaptables à un contexte exigeant comme celui de l’Olympiakos. Plutôt rapide et puissant, sa qualité de centre est également intéressante. À faible coût, il peut être une solution très utile dans la rotation vu le calendrier qui attend le club en cas de qualification européenne la saison prochaine. Le risque est assez faible avec un joueur comme lui.
Les paris pour l’avenir
Noah Diliberto (19 ans, Valenciennes)
Alors qu’il n’a que 19 ans, il va sans doute boucler une saison presque pleine avec son club formateur de Valenciennes. Placé devant la défense, son gros volume de jeu en a fait l’un des meilleurs joueurs de VA, mais aussi l’un des plus prometteurs à son poste en Ligue 2. Au-delà de son abattage dans ce secteur de jeu, Diliberto se distingue surtout par une qualité technique au-dessus de la moyenne (passes, contrôles, changements de jeu) et une vision de jeu qui en fait un profil très intéressant qui peut encore beaucoup progresser. S’il ne mesure “que” 1,75m, ce qui peut refroidir certains lorsqu’on imagine un milieu défensif, il possède toutes les qualités pour devenir un bon joueur. Sous contrat jusqu’en 2023, et international jeunes avec la France, il a une valeur marchande sans doute élevée, mais avec plus de 50 matchs en pro, il n’est déjà plus vraiment un petit jeune qui démarre.
Ilyas Chouaref (20 ans, Châteauroux)
Sur le papier, il semble presque impossible d’attirer un joueur comme lui en Grèce, si jeune et déjà dans le viseur de clubs comme Villareal l'été dernier. Né en 2000, il compte presque 70 apparitions en Ligue 2, ce qui est déjà une belle performance en soi si jeune. S’il n’a marqué « que » quatre fois, ses statistiques ne reflètent pas encore sa grosse qualité technique qu’il a démontrée avec son club. Logiquement, à 20 ans, il a encore grandement besoin d’affiner son jeu, d’être plus collectif, plus décisif et moins superflu, mais il pourrait être un incroyable pari si l’Olympiakos arrive à le convaincre de rejoindre le club. En fin de contrat en 2022, la descente de Châteauroux le mènera obligatoirement vers un départ.
Siriné Doucouré (19 ans, Châteauroux)
Difficile de se mettre en lumière dans une équipe qui occupe la place de lanterne rouge presque toute la saison. Mais malgré ça, le jeune attaquant a su profiter de ses 12 apparitions pour afficher de vraies promesses (2 buts et 1 passes décisives), et il y a fort à parier qu’il ne souhaitera pas poursuivre l’aventure en N1 même si son club pense à remonter directement en s’appuyant sur son centre de formation. S’il est toujours délicat d’attirer des profils aussi jeunes en Grèce vu l’évolution du football moderne, son profil pourrait faire beaucoup de dégâts : à la fois grand (1,93m), puissant et rapide, il a encore une grosse marge de progression qui peut nécessiter une étape supplémentaire. Mais avec ce genre de talent, il faut souvent dégainer vite...
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